#Tchad #Football: Réflexion sur l'avenir du football tchadien reste un appel à la réévaluation
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Le football, comme tout autre sport, devrait être une passion collective et un vecteur d'unité. Pourtant, au Tchad, il semble que cette discipline soit inexorablement liée aux dynamiques politiques. Depuis trop longtemps, le sport au Tchad est devenu le reflet des luttes de pouvoir, où chaque changement de ministre entraîne une remise en question des projets et des équipes en place. Cette situation nuit gravement au développement du football et, plus largement, à l’ensemble des disciplines sportives.
Il est impératif de reconnaître que le sport, avant d'être une affaire collective, est d'abord une affaire individuelle. Chaque athlète mérite d'être soutenu pour son talent et son engagement, indépendamment des caprices du monde politique. Malheureusement, au Tchad, cette réalité est souvent ignorée. Les décisions prises au sommet influencent directement les choix sportifs, et les ambitions des jeunes talents sont souvent étouffées par des considérations qui n'ont rien à voir avec le mérite.
Pour devenir joueur de l'équipe nationale, il est essentiel de passer par une école de formation de football dès le plus jeune âge. Cependant, cela n'est pas toujours possible à tous les niveaux de sélection. L'homme politique croit en la magie de ce sport et à son intérêt politique.
Déjà, un sportif chevronné en son temps, le général Idriss Dokony Adiker, président du Comité Olympique et Sportif Tchadien (COST), ne cesse de répéter qu'il faut un travail rigoureux pour remettre le football tchadien sur les rails. Cela s'inscrit dans l'idée de bloquer toute participation au niveau international et de s'investir sérieusement dans la formation des futurs joueurs dès l'âge de 11 ans.
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Dans six ans maximum, le Tchad pourrait ainsi garantir une place sur la scène internationale du football, à l'instar du basketball dont tous les tchadiens témoignent aujourd'hui. Pour rappel, en 1996, les défunts entraîneurs, Okala, Ramadan et Copa ont lancé une école de formation de football à Sarh dont on étais parmi les meilleurs joueurs de la formation avec mon aîné Nodjiadoum Dieudonné, avec qui on a développé l'idée de former les minimes pour l'avenir et aujourd'hui il reste le seul meilleur entraîneur et formateur avec des jeunes à Sarh.
Depuis 60 ans, le Tchad n'a pas réussi à se qualifier pour la Coupe d'Afrique des Nations. Les raisons de cet échec sont multiples : malversations financières, choix discutables dans la sélection des joueurs, manque de préparation adéquate et un engagement insuffisant de l'État. Ces problématiques affectent non seulement la performance de l'équipe nationale, mais aussi le moral des joueurs, qui se retrouvent souvent en proie à des incertitudes.
Il est peut-être temps de suspendre temporairement les participations de l'équipe nationale aux compétitions internationales et de réorienter nos efforts vers la formation de base. De nombreux pays ont connu un renouveau grâce à un investissement dans les jeunes talents et une structure solide. Nous devons apprendre de ces exemples et mettre en place un système qui favorise le développement de nos athlètes.
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Le récent départ de l'ancien sélectionneur M. Nicaise K. a mis en lumière les difficultés rencontrées par le football tchadien. Malgré ses efforts pour insuffler un nouvel élan à l’équipe, les pressions politiques ont conduit à une démission en masse des joueurs internationaux. Cette instabilité est décourageante et met en exergue un problème fondamental : la nécessité d’un environnement sain et stable pour que nos talents puissent s’épanouir.
Il est également déconcertant de constater que certains joueurs, manquant de stature et d'expérience, prennent place dans l’équipe nationale simplement en raison de relations politiques ou d'intérêts personnels. Le football doit être basé sur le mérite et la performance, et non sur des considérations extérieures.
Il est essentiel que nous repensions notre approche du football au Tchad. En mettant de côté les influences politiques et en investissant dans la formation et le développement des jeunes talents, nous pouvons espérer voir un jour notre équipe nationale briller sur la scène internationale. Le chemin sera long, mais il est nécessaire pour bâtir un avenir meilleur pour le sport dans notre pays.
Par LOUBA-HEINDE Séraphin ADOUMNGAR, journaliste, ancien sportif pluridisciplinaire et entraîneur de basketball FIBA Afrique.
seraphinnews.com