#Tchad #Education: Le naufrage du Sud, ma terre natale, de phare de l’éducation à mirage perdu
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Le Sud du Tchad, autrefois considéré comme le pilier de l’éducation nationale, n’est plus que l’ombre de lui-même. Ce territoire, qui a forgé des générations d’élites et sculpté les esprits les plus brillants du pays, se retrouve aujourd’hui à la dérive. Le déclin est brutal, vertigineux, presque absurde tant l’héritage éducatif était riche. Ce qui était autrefois une pépinière de talents n’est plus qu’un champ de ruines où le savoir se meurt lentement. Mais que s’est-il passé pour que ce temple de l’excellence s’effondre ainsi ?
Le drame du Sud ne s’est pas joué en un jour. C’est une lente agonie, savamment orchestrée par un cocktail toxique de négligence, de compromissions et d’incompétence. Là où l’enseignement était un sacerdoce, il n’est plus qu’un métier alimentaire. Les enseignants d’antan, figures imposantes du savoir et du respect, ont laissé place à une génération désorientée, coincée entre désillusion et précarité. L’école, jadis sanctuaire du mérite, est devenue un simple passage obligé vers un diplôme vidé de sa substance.
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Les infrastructures scolaires, autrefois florissantes, sont aujourd’hui délabrées. Les salles de classe, mal équipées et souvent surpeuplées, ne permettent plus aux élèves de s’épanouir. Les manuels scolaires sont obsolètes, et les ressources pédagogiques font cruellement défaut. Dans ce contexte, comment espérer transmettre un savoir de qualité ? Les enfants du Sud, qui devraient être les architectes de leur avenir, se retrouvent piégés dans un système qui les abandonne.
Pire encore, ceux qui en ont tiré profit hier semblent aujourd’hui étrangement muets face à la débâcle. Les anciens cadres, ces brillants produits du système éducatif sudiste, ont-ils oublié d’où ils viennent ? Ont-ils abandonné leur devoir de transmission ? Où sont passés les mentors, ces gardiens du flambeau intellectuel qui, autrefois, façonnaient l’avenir du pays ? Leur silence est assourdissant et témoigne d’une déconnexion alarmante entre les générations.
Il est temps d’ouvrir les yeux sur cette réalité tragique. Le Sud du Tchad ne peut pas se permettre de rester dans l’oubli. Une mobilisation collective est nécessaire pour redresser la barre. Les acteurs politiques doivent prendre conscience de l’importance cruciale de l’éducation et investir dans la formation des enseignants, la réhabilitation des infrastructures et la mise à jour des contenus pédagogiques.
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Les anciens élèves doivent également jouer un rôle actif dans cette renaissance. Ils ont le devoir de revenir sur leurs terres natales et d’apporter leur expertise pour aider à reconstruire un système éducatif digne de ce nom. L’éducation est un héritage précieux qui doit être transmis et préservé.
Ce naufrage du Sud est un appel à l’action. Il est temps de raviver la flamme de l’éducation et de transformer ce mirage perdu en une réalité tangible. Ensemble, redonnons au Sud du Tchad sa place de phare de l’éducation nationale et faisons en sorte que les générations futures puissent bénéficier d’un savoir riche et diversifié. Le destin de notre terre natale en dépend.
Par Guerdi Oubei et LOUBA-HEINDE Séraphin ADOUMNGAR.